Lettre de protestation de O.K. Djeliloff, Le Delegue du Parlement National Tatar, concernant les actions du General Deniline en Crimee adressee a Monsieur le Haut Commissaire. Protestation Letter from O.K. Dheliloff, Delegue of the National Tatar Parlement to Mr. The High Commissioner, on the Actions in Crimea of the General Deniline.

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PARLEMENT NATIONAL TATAR DE CRIMEE

Délégation à l’étranger

N-43

Le 27 Septembre 1919

Monsieur le Haut Commissaire,

Il résulte d’une communication reçu de Crimée que les Agents militaires, agissant sur l’ordre du Général Denikine ont interdit l’activité du Directoire National Tatar et l’ont remplacé par un Conseil formé de gens qui, sous le régime Tzaristes servaient à opprimer le peuple tatar.

Votre Excellence n’ignore pas qu’au moment de la Russie livrée à l’anarchie en 1917, était incapable d’assurer la sécurité dans le pays, les tatars de Crimée qui sont essentiellement un élément d’ordre et qu’y forment la majorité, avaient cherché à soustraire leur pays au désordre général et avait institué, à la suite d ‘élections au suffrage universel, secret, égal et direct avec participation des femmes, un parlement national dont était issu le Directoire en question. Faute de gouvernement central russe, le Directoire Tatar  avait formé des troupes qui ; après avoir maintenu pendant longtemps l’ordre dans le pays, avaient été défaites par la supériorité écrasante des bolchévistes auxquels les tatars avaient, les premiers en en Russie, déclaré la guerre à la fin de 1917.  Le Directoire national un moment opprime par les maximalistes, c’était reconstitué, jusqu'à l’approche des troupes allemandes les soldats tatars, refugiés dans les montagnes, avaient pris le dessus sur les rouges. Les allemands qui voulaient s’approprier la Crimée, empêchèrent, après leur entrée dans le pays, toute activité politique tatare. Le Directoire Nationale fut une

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nouvelle fois, supprimée, pour la dernière fois, des bolchevicks dans le pays, au printemps passé.

Maintenant ce sont les volontaires, luttant pour ainsi dire pour la pacification de  la Russie, qui viennent d’imiter les rouges et de mettre fin aux institutions nationale de tout un peuple, qui a prouvé son attachement a elles, par des protestations sans nombre envoyées de toutes parts au Commandement Militaires.

Cet acte du General Dénikine est d’autant plus illégal que ces institutions nationales avaient été reconnues en due forme par le Gouvernement Provisoire

, qui avait précédé l’anarchie. Le Général Dénikine a fait là, le jeu des forces réactionnaires Tatares. En effet, il est avéré pour les chefs du mouvement tatar, qu’ ‘il s’agit  en l’occurrence sur l’investigation conforme d’ailleurs à ses propres vues- d’une cauterise de gens sans avoeu que le régime tzariste avait dans le temps anoblisse en vue de s’en servir en guise d’instruments pour écraser et extermoner le peuple tatar, pour le déposséder de ses terres dont les satellites de Catherine II et de ses successeurs avaient gratifiés etc.

Les intrigues de la réaction tzariste recommencent aujourd’hui, parce que, malgré les engagements de l’Amiral Koltchak enverra la Conférence de la Paix, la

conviction générale en Russie, basée sur la conduite des volontaires, et que les libérateurs actuels de la Russie, ne travaillent qu’à la réinstallation d’un régime absolutiste.

Cette façon d’agir et surtout la dernière décision de l’autorité militaire d’anticiper la mise du peuple tatar sous la férule du futur tsarisme, est de nature a servir d’avertissement pour toutes les populations allogènes de la Russie et qu’il est à craindre que cette tendance réactionnaire ne soit encore une fois cause de la défaite d’une armée dont le rôle aurait dû se

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borner à des opérations militaires en attendant les décisions de l’Assemblée Constituantes que l’Amiral Koltchax s’est engagé à instituer mais dont la réunion devient de plus en plus problématique à mesure que les tendance réactionnaires se font ainsi jour.

Le peuple tatar de Crimée qui en 1917 a livré à lui seul des luttes sanglantes contre le bolchevisme qui compte les meilleurs de ses fils dans les rangs même de l’armée volontaire sur lequel Denikine même fondait ses meilleurs espoirs en disant qu’il voulait voir entrer dans les premiers les régiments tatars à Moscou, le peuple tatar, dis-je, est profondément affecté par cet attentat illégal contre ses institutions nationales et il est tout à fait nature qu’il ne puisse désormais apporter tout son concours au General Dénikine.

En qualité de Délégué du Parlement National tatar, issus du suffrage universel direct, légal et secret, je proteste énergiquement contre cet agissement indigne d’une autorité qui quoique travaillant à la libération de la Russie n ‘a cependant aucune base légale, sanctionnée par le suffrage universel du peuple et dont elle aurait pu tirée la force nécessaire en vue de prendre des décisions politiques relatives au sort des peuples de la Russie et contre les atrocités dont les tatars sont actuellement en butte de la part des volontaires. Comme tous les peuples de la Russie, le peuple tatar aussi attend que la structure future du pays soit décidée par l’Assemblée Constituante, mais refuse de reconnaître au Général Dénikine le droit de ramener d’office au même pieds sur sous le régime tzariste et de lier des maintenant les mains a la future Assemblée.

En qualité de Délégué du Parlement Tatar, j’en n’appelle aux Grandes Puissances qui, avec la meilleure volonté, veulent le bien des peuples de Russie et à l’opinion publique du monde entier contre cet acte aussi illégal qu’antidémocratique. Le Peuple tatar pense que le droit d’auto-détermination accorde avec tant de solennité à tous les peuples ne restera pas lettre morte à son endroit.

Je pris Votre Excellence de vouloir bien porter ce qui précédé à la connaissance de Son Gouvernement.

Veuillez croire, Monsieur le Haut Commissaire, l’assurance de ma très haute considération.

Le Déléguée du Parlement National Tatar

Signe : O.K. Djeliloff



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