Меморандум делегации Горской Республики Парижской мирной конференции

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Меморандум делегации Горской Республики Парижской мирной конференции

9 мая 1919 г.

Париж 

Mémoire présenté à la conférence générale de la paix par la délégation
de L’Union des Peuples Circassiens et du Daghestan

Résumé historique

Parmi les peuples qui se présеntent aujourd’hui devant cette Cour Suprême qui s’est donnée pour noble tâche la réorganisation des relations internationales sur la base du droit et de la justice et qui fait droit à toutes les revendications nationales justifiées, quelles que soient l’époque à laquelle elles remontent et les pays dont elles viennent, il y a les peuples de Circassie et du Daghestan qui ont pu contituer les plus anciennes démocraties entre l’Europe Orientale et l’Asie Occidentale, et qui ont versé le plus de sang pour la conservation de leur liberté et de leur indépendаnce à travers tous les âges de l’histoire et qui ont le plus souffert pour cet idéal pour lequel l’Europe Occidentale et l’Amérique démocratiques ont lutté sans relâche pendant quatre ans.

Les peuples Circassiens et du Daghestan ayant occupé dans l’antiquité et le Moyen-Âge tout le territoire compris entre la Mer Noire et la Mer d’Azov, d’un côté, et la Mer Caspienne de l’autre, jusqu’à l’embouchure du Don et celle du Volga, placés ainsi sur le passage immédiate des grandes invasions venant de l’Asie, ils ont été obligés de soutenir des luttes séculaires contre toutes ces invasions. Ces luttes sont sans exemple dans l’histoire des peuples tant par leur longueur, leur âpreté et la disproportion entre les forces adverses.

La lutte des peuples circassiens a continué sans merci durant les 13e, 14e et 15e siècles contre les Mongoles de Djenghiz, les Tartares de Tamerlan et de leurs descendants jusqu’à l’apparition de la puissance moscovite, et plus tard, pendant les 18e et 19e siècles contre les Russes qui avaient succédé aux Tartares et aux Mongoles dans les vastes plaines de l’Europe Orientale et qui avec plus de méthode et de système attentèrent à leur indépendance. Ces luttes ininterrompues à travers tant de siècles contre les plus grands empires du monde avaient affaibli considérablement l’organisme national des peuples Circassiens et les avaient obligés de rétrograder vers le Sud. En 1783, quand les Russes avaient été appelés en Géorgie par le roi Hérachus II, le fleuve Kouban formait la frontière entre la Circassie et les nouvelles possessions russes au Nord du Caucase.

La lutte qui avait commencé depuis longtemps devint à partir de cette date un duel à mort à huis — clos entre les petites démocraties de la Circassie et du Daghestan éprises de liberté, ayant combattu à travers tous les ages de l’histoire pour cet idéal, et le plus vaste et le plus puissant empire que le despotisme avait pu forger aux dépens de l’Europe et de l’Asie. C’est coupés de toute communication avec le monde entier, livrés à leurs propres ressources que les Circassiens et les Daghestanais soutiennent ce long siège d’un siècle contre les innombrables armées des Tzars, sans cesse renouvelées et pourvues de tous les engins de destruction que la science de l’Occident mettait à leur disposition.

Quand les Circassiens de la partie occidentale de la Circassie eurent été complètement vaincus, en 1864, la Russie commit un acte sans exemple dans l’histoire des peuples; après avoir conquis un pays indépendant, jusqu’ alors, la Circassie, elle en expulsa brutalement, dans cette malheureuse année de 1864, 750 000 Circassiens de leur patrie plusieurs fois millénaire, par un décret officiel du Grand Duc Michel, frère du Tzar Alexandre II et son Lieutenant au Caucase, décret appliqué d’une façon impitoyable par les baïonnettes d’une armée régulière de 300 000 hommes.

C’est dépouillés de tous leurs biens, meubles et immeubles laissés dans le dénouement le plus complet, entassés pêle-mêle dans de frêles embarcations confiées à la fureur des flots de la Mer Noire, que nos malheureux compatriotes furent expulsés de chez eux et allèrent s’abattre sur les côtes de la Turquie, mourant de faim et de soif, en proie à toutes les misères provenant des privations prolongées, de l’entassement dans les embarcations et du chagrin incommensurable causé par la perte de leur patrie bien-aimée.

A la place de ces nobles et malheureux proscrits qu’elle déshéritait ainsi et jetait sur une terre étrangère pour la simple raison qu’ils voulaient vivre libres de leur vie démocratique, la Russie essayait d’installer immédiatement ses serviteurs, les Cosaques et les paysans russes qu’elle arrachait à leurs foyers, de l’intérieur des plaines de la Russie, dans les maisons, les jardins, les vignobles et les champs, qu’un long et patient labeur des Circassiens avait créés, entretenus et embellis dans ce cadre riant et grandiose de la nature.

La Russie a continué par la suite dans ce pays conquis le terrorisme dont elle avait fait une règle de conduite gouvernementale et l’expropriation violente fut la seule méthode employée vis-à-vis des peuples Circassiens, ce qui a obligé beaucoup de nos malheureux compatriotes à suivre ceux de 1864, et à aller souffrir en terre étrangère.

Ces lois dans l’Empire Russe n’étaient pas caractérisées par un libéralisme marqué; jusqu’à la révolution de 1917, la Circassie et le Daghestan ne connurent même pas ces lois rétrogrades.

Depuis 1864, jusqu’en 1917, durant 53 ans, ces deux pays ont gémi constamment sous les lois et les règlements d’un état de siège renforcé qui arrêtait toute vie intellectuelle, tout développement culturel et économique.

Après la révolution, en mars 1917, les peuples de Circassie et du Daghestan, qui avaient perdu leur indépendance depuis un demi-siècle se remettent au travail pour reconstituer leur vie nationale. Les deux Assemblées nationales de Wladicaucase en mai et septembre 1917, auxquelles ont pris part par libre prononciation les délégués de tous les peuples Circassiens, des bords de la Mer Noire jusqu’à ceux de la Mer Caspienne, ont donné naissance à un gouvernement qui dirige le Caucase du Nord et qui, depuis la révolution bolcheviste, en novembre 1917, a rompu toutes ses relations avec le Gouvernement des Soviets contre lequel il est en lutte ce qui a occasionné des pertes sanglantes aux peuples Circassiens et du Daghestan.

Vers la fin du mois de Janvier 1919, les armées de notre République avaient repris les villes de Wladicaucase et de Grosny qui étaient tombées entre les mains des bolchevistes. Sur ces entrefaites le Général Denikine dont l’armée avait été organisée par les Alliés et les associés en vue de la lutte commune contre le Bolchevisme, commence contre notre République, qui depuis un an et demi luttait contre les Soviets, des opérations militaires inqualifiables et inexplicables qui sont la cause d’une effusion de sang dangereuse pour la paix de tout le Caucase et qui sont un attentat évident à notre libre liberté et aux principes de libre disposition, de liberté et de justice, principes au nom desquels les alliés et les associés se sont imposés les immenses et douloureux sacrifices qui pèseront lourdement pour longtemps sur la plus grande partie de l’humanité. Nous espérons que la Conférence de la Paix rappellera le Général Denikine à son véritable devoir qui est la lutte contre le Bolchevisme.

Le 11 mai 1918, le Gouvernement de l’Union a notifié à toutes les Puissances, l’indépendance et la République de l’Union des Peuples Circassiens et du Daghestan.

Le Gouvernement actuel de la République de l’Union des Peuples Circassiens et du Daghestan, qui a réorganisé les forces nationales est un gouvernement de concentration <<Так в тексте. Возможно, de coalition.>>, au sein duquel tous les partis sont représentés et dans lequel les minorités cosaques ont trois places; il a un programme politique dont l’objectif principal est la réalisation des aspirations nationales des peuples Circassiens et du Daghestan et il est fortement soutenu par tous les partis politiques organisés et l’opinion des larges couches de toute la population.

Revendications territoriales

Les peuples Circassiens ont occupé dans l’antiquité et le Moyen-Âge un territoire très vaste allant au Nord jusqu’à l’embouchure du Don et celui du Volga, ainsi que la presqu’île de Crimée et au Sud jusqu’en Iméréthie dont la capitale, la ville de Koutaïo a été fondée par Léon I, roi d’Abkhasie, dans la seconde moitié du 8e siècle après J.C. Mais les peuples circassiens ayant été obligés de reculer vers le Sud, devant les invasions des Mongols, des Tartares et plus tard devant celles des Russes, dans les 18e et 19e siècles, beaucoup de territoires qui ont été les patrimoines incontestés de nos ancêtres ont été dénationalisés à travers les siècles.

La limite septentrionale de la Circassie était formée par le fleuve Kouban en 1783, au moment où la Géorgie appelait les Russes au Caucase, tandis que le fleuve Ingur séparait l’Abkhasie c’est-à-dire la partie Sud-Ouest de la Circassie, de la Géorgie. Dans nos revendications actuelles nous ne voulons pas invoquer comme tant d’autres peuples des raisons historiques datant de l’antiquité ou du Moyen-Âge nous ne voulons pas pour nous les bouches du Don et de la Volga, et les provinces de la Géorgie, telles que la Mingrélie et l’Iméréthe.

Se basant sur les torrents de sang qu’ils ont versé au service de la liberté et de l’humanité en luttant pendant des dizaines de siècles contre les invasions asiatiques et tous les impérialismes de l’Orient de l’Europe et de l’Asie, se basant sur la raison ethnographique et économique, les injustices et les violences sans exemple dont ils ont été victimes de la part des Russes durant les 18e et 19e siècles, les peuples de Circassie et du Daghestan, qui ont pu constituer dans le passé les seules démocraties de l’Europe Orientale et du proche-Orient, réclament aujourd’hui comme territoire de leur Union, toutes les provinces et districts bornés, à l’Ouest par la Mer Noire, depuis le fleuve Kouban, jusqu’à celui du fleuve Ingour, à l’est par la Mer Caspienne, depuis l’embouchure du fleuve Kouma jusqu’à la station Kilyazi, sauf pour les deux districts de l’Ossétie Méridionale et de Zakataly, qui quoique situés sur le versant méridional de la chaîne, doivent par une raison ethnographique faire partie de notre Union.

Populations

Sur le territoire de l’Union des Peuples Circassiens et du Daghestan, à la date du 1er Janvier 1918, il y avait 4 221 860 habitants parmi lesquels 3 228 529 Circassiens et Daghestanais, 892 362 habitants composés de Grands Russiens, d’Ukrainiens, et de Cosaques, et 100 969 habitants formés d’Arméniens, de Grecs, d’Allemands, d’Israélites, d’Estoniens, etc… ce qui fait que sur le territoire de l’Union, il y a 76,47% de Circassiens et Daghestanais, 21,14% de Russes, d’Ukrainiens et de Cosaques et 2,39% de peuples divers. Il est nécessaire de faire remarquer que parmi les Russes, il y a un grand nombre de fonctionnaires, d’officiers et de personnes attirées par les stations climatériques de la Côte Circassienne et du plateau septentrional de Piatigorsk (Bechtau) et de Kislavodask (Narzan) attenant immédiatement au milieu du versant septentrional de la grande chaîne Caucasique.

D’après les statistiques ci-dessus, dans l’Union des Peuples Circassiens, il reste 892 362 habitants russes composés de Grands Russiens, d’Ukrainiens et de Cosaques descendants des premiers colons militaires que le Gouvernement russe avait installés immédiatement après l’expulsion manu militari des 750 000 malheureux que l’Impérialisme et la dénationalisation préméditée de la Russie éloignaient brutalement de leurs foyers.

Ces Russes doivent forcément rester dans notre Union. C’est la résultante directe de l’Impérialisme moscovite qui a vidé l’intérieur de la Russie et de l’Ukraine pour en porter la population dans les contrées nouvellement conquises, dont les habitants devaient disparaître devant cette colonisation factice, forcée au point de vue Russe et inhumaine à l’égard des pays dénationalisés. Par la faute du même impérialisme irraisonné et peu fondé de la Russie, un grand nombre de Russes vont rester fatalement en Pologne, en Lituanie, en Bessarabie, en Crimée et dans d’autres contrées allogènes de l’Ancien Empire Russe.

C’est par des fautes analogues que 3 millions d’Allemands seront obligés de vivre dans une majorité tchéco-slovaque quoiqu’ils soient à la périphérie de la Bohème et que des millions de Hongrois et d’Allemands resteront au milieu des populations roumaines de Transylvanie et que des millions de Turcs vivent depuis 40 ans en Bulgarie, en Roumanie et dans d’autres pays balkaniques.

Nous refuser la partie méridionale de la province de Kouban, sur laquelle a porté l’effort principal de colonisation grâce à l’expulsion en masse, de 1864, expulsion brutale sans exemple dans l’histoire des peuples parce que la Circassie était un pays indépendant et non pas une province révoltée, équivaudrait, nous le croyons, à un encouragement à la violence des nations fortes envers les nationalités faibles numériquement, à condamner sans appel, des peuples qui ont été pendant des siècles, au temps le plus obscur de l’humanité les gardiens ignorés de la civilisation méditerranéenne et par conséquent de l’Occident contre les horreurs des invasions des hordes asiatiques et qui veulent renaître aujourd’hui et reconstituer leur vie nationale, car de cette manière nous serions privés des parties les plus fertiles de notre pays et surtout de l’accès à la Mer Noire, ce qui nous condamnerait à vivre avec l’Asie, sans communication avec l’Occident et le monde qui sert de guide actuellement au reste de l’humanité. Pour nous c’est la mort au point de vue économique et culturel.

Quant aux deux districts de la Mer Noire et de Soukhoum ce sont des pays purement Circassiens depuis la plus haute antiquité par la lange et par la race. Quoiqu’ils eussent été de la part des Russes l’objet d’une violente dénationalisation comme pour les districts précédents, le climat, la topographie et les cultures spéciales telles que l’arboriculture, la viticulture et l’élevage que les colons Russes étaient incapables de pratiquer, ont empêché la colonisation russe, ce qui a incité le gouvernement russe, qui avait chassé en 1864, de cette partie, environ 400 000 Circassiens — à faire venir des Grecs, des Bulgares, des Arméniens, des Estoniens, des Allemands. A l’heure actuelle, dans l’ensemble de ces deux districts il y a 56,03% de Circassiens, 28,48% de Russes et d’Ukrainiens et 15,4% de peuples divers. Donc, — malgré la dénationalisation brutale le pays a conservé dans son ensemble son caractère Circassien.

 

Les districts de l’Ossétie méridionale et de Zakataly

Le district de l’Ossétie méridionale peuplé d’Ossètes, quoique situé sur le versant méridional, doit faire partie de l’Union des Peuples du Caucase du Nord, à cause de la volonté de ses habitants dont les compatriotes se trouvent principalement sur le versant septentrional et qui ont partie liée avec nous.

Les Ossètes dans leur ensemble n’admettent pas qu’ils soient divisés en deux et se prononcent catégoriquement pour notre République.

Quant au district de Zakataly qui ne contient que 5 000 Arméniens et 5 000 Géorgiens sur 120 000 habitants du district son caractère daghestanais est net et nous n’avons pas de doute sur la volonté de ses habitants qui désirent faire partie de notre Union.

Il nous est impossible de refuser la collaboration de nos compatriotes qui veulent reconstituer avec nous notre vie nationale et qui viennent à nous spontanément, d’autant plus que la réunion de ces deux districts à notre République, n’affecte en rien la vie économique de la République Géorgienne, notre voisine du Sud, qui veut revenir elle aussi à la vie indépendante et nationale au même titre que nous.

Les Circassiens expulsés de leur pays

Les 750 000 Circassiens qui ont été privés de tous leurs biens, meubles et immeubles, et qui ont été expulsés de leur patrie plusieurs fois millénaire, en 1864, par décret officiel du Gouvernement russe et ceux que la dénationalisation systématique et brutale ont éloignés de leur pays, n’ont jamais cessé de protester contre cet acte inqualifiable de la Russie et ont toujours réclamé les droits nationaux dont ils ont été frustrés par la violence, et à ce tournant solennel de l’histoire des peuples, nos malheureux compatriotes au nombre de 1 million ½ qui vivent en terre étrangère déclarent hautement devant la Conférence de la Paix et devant l’humanité consciente qu’ils n’ont jamais abdiqué leurs droits nationaux et qu’ils suppliaient la Conférence de la Paix de prendre en considération leurs droits les plus naturels et les plus évidents, foulés aux pieds par le despotisme russe, et de leur assurer par un acte international la rentrée dans leur patrie et leurs foyers.

La Conférence aura réparé la plus grande injustice dont un peuple ait été l’objet à travers tous les âges de l’histoire et se sera acquis ainsi notre gratitude et l’approbation unanime de l’humanité consciente.

Structure politique qui conviendrait le mieux à tout le Caucase

Le Caucase qui forme une unité géographique entre deux mers et deux continents est également une unité économique. Les produits agricoles du Nord du Caucase trouvent un débouché dans la Transcaucasie qui ne produit pas suffisamment de céréales et de bétail, tandis que les vins, les soieries, le coton, les tapis de la Transcaucasie sont vendus dans le Nord, de sorte que ces deux parties du Caucase se complètent et forment un tout économique. La situation générale dans le monde, l’existence de grandes agglomérations politiques au Nord et au Sud exigent que cet ensemble géographique et économique soit complété par une unité politique. C’est en obéissant à ces considérations très importantes et pour faciliter le règlement des frontières des différents états constitués dans tout le Caucase que le Gouvernement Nord-Caucasien a proposé le 1er avril 1918, à tous les Gouvernement constitués dans le Caucase la formation d’une Confédération Caucasienne qui sauvegarderait les intérêts particuliers de chacun des peuples ainsi que les intérêts généraux de tout le Caucase tout en laissant à chacun des Etats Confédérés l’autonomie complète à l’intérieur de ses frontières.

Cette conception politique qui répond à toutes les exigences réelles de tous les peuples du Caucase a été soumise à partir du 1er avril 1918 à plusieurs reprises à tous les intéressés. En principe aucun Gouvernement Caucasien n’a repoussé l’idée de la Confédération. Des pourparlers au sujet de cette question continuent au Caucase entre les différents Gouvernements Caucasiens et les délégations caucasiennes à Paris. Le Gouvernement de la République de l’Azerbaïdjan, notre voisine du Sud-Est a déjà accepté le principe de la Confédération Caucasienne ce qui fait perdre son acuité à la question de nos frontières communes avec cette république. L’idée de la Confédération fait du chemin non seulement dans les sphères gouvernementales, mais aussi parmi tous les peuples du Caucase. Nous espérons que les Géorgiens et les Arméniens dont le sort est lié au nôtre adhéreront bientôt â cette conception politique de la Confédération Caucasienne dont nous restons toujours les partisans très fervents.

Conclusion

Persuadés que la disparition de certaines nationalités du fait de la violence des nations plus fortes numériquement et peu soucieuses du sort général de l’humanité est une calamité pour l’humanité toute entière; étant donné que l’attentat à la vie nationale d’un peuple quelles que soient sa faiblesse numérique et l’exiguïté de son territoire est un crime de lèse-humanité; convaincus que tous les Impérialismes de l’Europe Orientale et de l’Asie ont eu à lutter à travers les siècles pour la conservation de leur liberté ont arrête leurs progrès et par conséquent les ont empêchés de concourir dans la mesure de leurs moyens à la marche ascendante et majestueuse de l’humanité vers le mieux et un but sublime; vu que leur retour au sein de la Grande Russie est impossible d’après les principes ethnographiques et que ce retour ramènerait au Caucase les luttes séculaires et sanglantes entre nos petites démocraties et le pouvoir central russe; vu, que malgré la dénationalisation la plus violente et la plus brutale que l’histoire ait jamais enregistrée, dans certains districts de la Circassie, il y a sur le territoire de l’Union seulement 21% de Russes, composés d’Ukrainiens, de Cosaques et de Grands Russiens; vu que, la situation géographique de notre pays entre deux mers, ainsi que ses immenses richesses agricoles, forestières et minières, et le grand développement de ses côtes, lui offrent des conditions favorables de développement économique et de viabilité, et par conséquent de stabilité étatique;

Vu que la Ciscaucasie et la Transcaucasie enclaves entre deux mers se complètent mutuellement par la diversité de leurs matières premières; vu qu’il existe une unité morale de tous les peuples Caucasiens résultant de la communauté d’origine pour ce qui concerne les peuples du Nord du Caucase et les Géorgiens, et les Communautés de croyances religieuses quant aux Circassiens et aux Tartares du sud; vu que le Caucase dans son ensemble, au point de vue géographique constitue un boulevard naturel entre les réservoirs d’hommes que sont les plaines de l’Europe Orientale et l’Asie Occidentale qui est en train de se transformer et a besoin d’un calme absolu pour sa renaissance à la vie;

Vu toutes ces considérations, les unes plus importunes que les autres, les peuples Circassiens et du Daghestan, au nom des intérêts supérieurs de l’humanité, des principes justes et élevés, tirés par l’éminent Président Wilson et acceptés par tous, de l’examen attentif et consciencieux des causes de la dernière conflagration générale qui a plongé le monde dans le deuil et la désolation et du malaise universel qui oppressait l’humanité toute entière, au nom du sang qu’ils ont versé depuis des temps immémoriaux jusqu’à la deuxième moitié du 19e siècle pour la conservation de leur indépendance de leur liberté, et comme avant-garde des races blanches de l’Europe et de la civilisation méditerranéenne, contre toutes les incursions et les invasions des hordes dévastatrices venues du fond de l’Asie Centrale, les peuples Circassiens et du Daghestan qui veulent constituer une Confédération Caucasienne avec leur voisine du Sud, vivre leur vie propre, se développer dans leur cadre naturel, dans la liberté et l’ordre et apporter les fruits de leur labeur au travail commun de tous les peuples, prient instamment la Conférence de la Paix, de vouloir bien reconnaître leur indépendance complète dans les limites indiquées, d’admettre la Délégation au sein de la Conférence, d’accepter l’admission de la République de l’Union des Peuples Circassiens et du Daghestan parmi les Etats de la Société des Nations, de garantir sa neutralité perpétuelle, de lui éviter enfin toute entrave et toute servitude, qui pourrait causer du préjudice à son développement pacifique, pour que la Circassiens et le Daghestan avec leurs voisins du Sud, puissent donner dans cette partie du monde, l’exemple de la vie démocratique, de la Société des Nations, basée sur le Droit, la Justice et le respect mutuel des sentiments des peuples, et posés ainsi à cheval sur les deux parties principales du vieux monde comme une Suisse intercontinentale, ils puissent éviter à l’humanité dans cette partie de la terre des calamités sans nombre, ou au moins, soulager comme leur soeur européenne, La République Helvétique, les misères inhérentes à la nature humaine.

Nous sommes sûrs qu’en agréant les demandes justes et équitables des peuples de la Circassie et du Daghestan, la Conférence de la Paix reconnaît et redresse les torts immenses dont ils ont été les victimes à travers les temps de la part des impérialismes asiatiques et européens et rend un service immense à l’humanité de l’avenir en permettant et en aidant l’organisation étatique des peuples du Caucase qui est le boulevard et l’obstacle matériel qui doit empêcher les conflagrations entre l’Europe et l’Asie.

<<ГАРФ. Ф. Р-6144. Оп. 1. Д. 16. Л. 42–59. Копия.˃˃

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