Lettre du Monistre des Affaires Etrangères à l'ambassadeur de France à Varsovie Letter from the Minister of Foreign Affairs to the French Embassador in Warsaw
Transcription
<<l.151>>
<<Stamp: 6 FEVR 1929>>
<<Stamp: Expediée>>
<<Stamp: MINUTE>>
<<Stamp: CONFIDENTIEL>>
Europe.
N-102
a.s. de M. Djafer Seidamet
Le Ministre des Affaires Etrangères,
à Monsieur Laroche, Ambassadeur de la République Française à Varsovie.
Sur la recommandation de M. Arcizewski, Conseiller de l’Ambassade de Pologne, Djafer Seidamet ‘’Président et délégué du Parlement Tatar de Crimée”, s’est présenté dernièrement aux services de mon Département.
En Novembre 917, lorsque la Crimée se proclama indépendante, M. Djafer Seidamet fut nommé Président du Congrès des Représentants des peuples criméens puis de l’Assemblée Constituante criméenne. Le nouvel État était à peine doté d’une Constitution (décembre 1917), qu’il fut balayé en 1918 par l’invasion bolchévique.M. Djafer Seidamet put alors s’enfuir et se réfugier en Turquie où il réside actuellement.
Il se considère comme le chef du mouvement autonomiste Criméens et réclame l’indépendance de la Crimée ; Il adresse des requêtes dans ce sens à la Société
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des Nations en 1920 et 1921 invoquant des raisons historiques (indépendance de la Crimée jusqu’en 1783, date de sa conquête par Catherine II) et ethnique (origine tartare et non pas slave des Criméens).
Il est, assure-t-il en rapport suivi avec le groupe Petljura-Levitzki-Choulguine, qui se serait engagé à respecter l’indépendance de la Crimée lors de la constitution d’un État et ukrainien et certain milieux polonais s’intéresseraient à son activité, comme cette organisation ukrainienne. Ses voyages seraient assez fréquents.
L’intervention de M. Arciszewski semblant indiquer que M. Djafer Seidamet est venu à Varsovie, je vous serais obliger de vouloir me communiquer les renseignements que vous pourriez discrètement recueillir sur la personnalité et sur l’activité en Pologne de cet ancien Président du Congrès tatar de Crimée./.